Production porcine
Impact des bactériocines comme alternatives aux antibiotiques chez le porcelet
- Période: 2020-01-01
Titulaire
Rico, Daniel
Informations complémentaires
Responsables scientifiques : Daniel E. Rico et Janie Lévesque (CRSAD).
Collaborateurs : Ismaïl Fliss, L. Ben Said et Frédéric Guay (Université Laval), Carl Julien (CRSAD), Yanru Sun, Vincenzo Di Marzo et Cristoforo Silvestri 4 (IUCPQ).
Étudiant au doctorat : Soufiane Telhig (Université Laval).
Numéro de projet : 1920-PO-415
Présentation du projet
OBJECTIF
Évaluer l'impact des bactériocines (Microcine J25 et Nisine) sur les performances zootechniques, la composition corporelle et les caractéristiques du microbiote intestinal chez le porcelet.
RÉSUMÉ
Les bactériocines (BACT) constituent un groupe de peptides antimicrobiens dont les effets ont été démontrés majoritairement in vitro et in vivo chez l’humain. Quatre traitements alimentaires ont été appliqués durant les 3 premières semaines de pouponnière, soit 1) Antibiotiques (AB; témoin positif; 660 ppm de chlorhydrate de chlortétracycline) ; 2) Sans antibiotiques (SAB; témoin négatif); 3) 3 900 ppm de Microcine McJ25 (MIC); 4) 10 ppm de Nisine (NIS). Deux cent quatre-vingt-huit castrats de 21j d’âge (5,9 ± 0,83 kg de poids) ont été assignés uniformément selon leurs poids à chaque traitement et distribués dans 48 parcs de 6 animaux (12 parcs/traitement) pour une période de 42 j. Des différences de GMQ entre les traitements sont apparues en cours d’expérimentation (traitement X temps; P<0,001). Pour la période totale de pouponnière, la vitesse de croissance des porcelets SAB a été réduite comparativement aux autres traitements, soit un GMQ de 506 vs. 590, 611 et 628 g par jour pour les porcelets SAB vs. AB, NIS et MIC, respectivement (P< 0,05). Les porcelets MIC et AB ont d’ailleurs atteint des poids plus élevés en fin de pouponnière que ceux des traitements NIS et SAB (+0,69 et +1,29 kg, respectivement). Cependant, aucune différence n’est ressortie entre les traitements pour la conversion alimentaire malgré un résultat numériquement détérioré pour le traitement SAB (1,57, 1,36, 1,32 et 1,34; SAB, AB, NIS et MIC, respectivement; P=0,38). Quant au microbiote fécal, les résultats indiquent que la composition des populations varie dans le temps et qu’une augmentation de la prévalence de Bactéroidètes est observée (P<,0001) avec une tendance moindre pour les traitements AB et MIC (P < 0,1). Les protéobactéries ont diminué de manière significative dans le temps (P <0,0001) et ont été influencées par les traitements MIC et AB. Aucun changement majeur dans la composition des acides gras volatils à courtes chaînes et le métabolome n’a été observé entre les traitements. En résumé, cette étude montre que l'utilisation de préparations de bactériocines à des concentrations thérapeutiques permet d'obtenir des performances de croissance chez le porcelet similaires à des schémas antibiotiques utilisés en production porcine. Par conséquent, les bactériocines représentent des alternatives intéressantes aux antibiotiques pour le secteur porcin.
APPLICATIONS ATTENDUES
La caractérisation du microbiote intestinal, en réponse aux antimicrobiens (AB ou BACT), permettra de mieux comprendre leurs effets sur l'animal et les mécanismes pouvant expliquer les effets observés sur les performances et la composition de la carcasse des porcelets.
PARTENAIRES
IUCPQ, Université Laval.
Ce projet est financé par l’entremise du programme Innov’Action Agroalimentaire, en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture, entente conclue entre les gouvernements du Canada et du Québec.