Production laitière bovine

Objectif du projet:

• Évaluer l'impact du remplacement de la fléole des prés par la fétuque élevée, offerte en espèce pure ou en mélange avec la luzerne, sur la prise alimentaire et la production des vaches en lactation.
• Vérifier l'impact de la méthode de conservation de la fétuque élevée, soit en ensilage préfané ou demi-sec sur les performances des animaux.

Résumé:

L'utilisation de la fléole des prés est de plus en plus remise en question sur les fermes laitières québécoises, particulièrement dans le contexte des changements climatiques. La fétuque élevée est souvent identifiée comme une espèce fourragère ayant un potentiel intéressant pour remplacer la fléole des prés. Toutefois, des craintes existent en ce qui a trait à son appétence. Le premier objectif de ce projet était d'évaluer l'impact du remplacement de la fléole des prés par la fétuque élevée, cultivée en espèce pure ou en mélange avec la luzerne, sur la prise alimentaire et la production des vaches en lactation. Ce projet visait également à vérifier l'impact de la méthode de conservation de la fétuque élevée, soit en ensilage préfané ou demi-sec, sur les performances de production des animaux. Lors de notre expérimentation, aucune différence n'a été observée sur la prise alimentaire (23,5 kg/j; P=0,36), la production laitière (27,5 kg/j; P=0,62) et la teneur en matières grasses du lait (4,21 %; P=0,55) des vaches laitière recevant les ensilages préfanés de fétuque élevée ou de fléole des prés, servis en mélange ou non avec de la luzerne. Par contre, la prise alimentaire (22,6 vs 24,3 kg/j; P<0,01) et la production laitière (26,7 vs 28,3 kg/j; P<0,01) étaient plus faibles lorsque les fourrages étaient servis en espèce pure plutôt qu'en mélange avec la luzerne et ce, autant avec la fétuque élevée qu'avec la fléole des prés. À l'inverse, la teneur en matières grasses du lait (4,27 vs 4,15%; P=0,01) était plus élevée lorsque les fourrages étaient servis en espèces pures plutôt qu'en mélange. Lorsque les fourrages étaient servis en mélange avec la luzerne, la teneur en protéine du lait des animaux était similaire (3,47 (fétuque élevée) vs 3,48% (fléole des prés)). Cependant, lorsque les fourrages étaient servis en espèces pures, la teneur en protéine du lait tendait à être plus élevée chez les animaux recevant la fléole des prés (3,53%) que chez ceux recevant la fétuque élevée (3,40%;P<0,01). La prise alimentaire était plus élevée lorsque les animaux recevaient la fétuque élevée sous forme d'ensilage préfané plutôt que d'ensilage demi-sec (22,6 vs 20,8 kg/j; P<0,01) et la teneur en protéine du lait avait tendance à être plus faible (3,40 vs 3,44%; P=0,06). La méthode de conservation de l'ensilage de fétuque élevée n'a toutefois pas affectée la production laitière des animaux (27,0 kg/j; P=0,58), ni la teneur en matières grasses du lait (4,25; P=0,53). En conclusion, les résultats de cette études confirment la possibilité d'utiliser la fétuque élevée afin de remplacer la fléole des prés dans les rations des vaches laitières ainsi que l'avantage de servir les graminées en mélange avec la luzerne plutôt qu'en espèce pure.

Retombées attendues:

Les résultats de cette étude confirment la possibilité d'utiliser la fétuque élevée en remplacement de la fléole des prés dans les rations des vaches puisque la production laitière, la prise alimentaire, le teneur en gras du lait et le lait fourrager demeurent stables, que la ration soit composée de l'un ou l'autre de ces deux graminées. Aussi, il est possible de constater qu'il est avantageux d'offrir les graminées en mélange avec la luzerne plutôt qu'en espèce pure. Finalement, malgré une prise alimentaire moindre, la fétuque élevée servie sous forme d'ensilage demi-sec permet des performances laitières équivalentes à l'ensilage préfané. Il n'y a donc pas de contrindications à utiliser la fétuque élevée conservée sous forme d'ensilage demi-sec.