Impact du débit lacté chez le veau laitier sur la santé générale, le comportement alimentaire, le taux de disparition et de passage des nutriments ainsi que sur l’activité enzymatique de la lipase et les teneurs en butyrate abomasale


  • Période: 2022-01-01

 

Informations complémentaires

Responsables scientifiques : Janie Lévesque et Carl Julien, CRSAD

Collaborateurs : Marianne Villetaz-Robichaud (FMV - Université de Montréal)

 

Numéro de projet : 2223-BL-436

Présentation du projet

OBJET

Mesurer l’impact du débit lacté sur le temps de buvée active et la durée totale du repas, le taux de disparition et de passage des nutriments, l’activité enzymatique de la lipase et la teneur en butyrate dans la caillette de même que la consistance des fèces et la santé générale de veaux laitiers.

 

RÉSUMÉ

Vingt-quatre veaux laitiers mâles Holstein de 3,0 ± 0,8 jour et de 46,2 ± 5,6 kg ont été gardés en parquet individuel et nourris exclusivement avec un lactoremplaceur jusqu’à l’euthanasie au jour 10 d’âge. Trois traitements (T: à la chaudière sans tétine; R: avec tétine à débit rapide; L : avec tétine à débit lent) ont été appliqués. La consommation a été évaluée 2 fois par jour, la santé a été évaluée quotidiennement à l'aide d'un tableau prédéfini qui comportait : la consistance des fèces, la température corporelle, la toux, l’écoulement des yeux et du nez, la position des oreilles, la respiration et l’enflure au nombril. Quant à la durée totale du repas et le temps de buvée active, ils ont été mesurés simultanément en direct à l’aide d’un chronomètre aux J6 et 9 d’âge, matin et soir alors que les animaux ont été pesés aux J3, 6 et 9. Des marqueurs indigestibles (CrCl3 et Co-EDTA) ont été utilisés afin de mesurer les taux de passage et la disparition des nutriments ingérés. Pour se faire, les digesta du réticulo-rumen et de l’omasum, de l’abomasum, des sections PI1, PI2 du petit intestin et du gros intestin (côlon + cæcum) ont été prélevés en totalité, pesés et homogénéisés pour fins d’analyses. Des échantillons du contenu abomasal ont été prélevés afin de mesurer l’activité de la lipase et les teneurs en butyrate. Les traitements n’ont pas significativement affecté le poids vif et la consommation de lactoremplaceur (Figure 1a et b). Tel qu’attendu, la consommation d’un repas de lait à la chaudière sans tétine a été plus rapide alors que l’usage d’une tétine à débit lent a ralenti le temps nécessaire que le veau requiert pour consommer une quantité de lait équivalente (Tableau 1). D’autre part, selon le rythme d’ingestion des veaux, l’usage de tétines (lentes ou rapides) ralenti respectivement de 3,6 et 2,1 fois la consommation d’un litre de lait comparativement à l’alimentation lactée à la chaudière sans tétine (Tableau 1). De plus, le temps que les veaux passent à boire efficacement le lait (sans temps d’arrêt), est supérieur pour ceux avec tétines, qu’elles soient lentes ou rapides, comparativement à l’alimentation à la chaudière (+6,2 et +3,8 minutes, respectivement). Par rapport à la durée totale du repas, les veaux avec tétines à débit lent ou rapide passent respectivement 77,9% et 83,7% de leurs temps à boire de façon efficace le lait servi alors que ceux nourris sans tétine sont moins efficaces (59,6%), et cela malgré une durée totale du repas plus courte. Finalement, on constate qu’avec l’augmentation de l’âge, le rythme d’ingestion par litre de lait diminue, peu importe le traitement, ce qui démontre que les veaux deviennent plus habiles à téter ou boire tout en se fatiguant moins. D’autres analyses sont toujours en cours.

APPLICATIONS ATTENDUES

La réduction du débit lacté et par conséquent, de la vitesse d’ingestion du lait, favoriserait la fermeture adéquate de la gouttière œsophagienne et la formation du caillé, ce qui empêcherait le lait de se diriger dans le rumen. Ceci aurait pour conséquence de réduire les cas de diarrhée et améliorerait la digestibilité des nutriments ingérés. De plus, une production accrue de salive, engendrée par un débit lacté réduit, pourrait favoriser une sécrétion accrue de lipase et améliorer la digestibilité de la matière grasse ingérée et par conséquent, les quantités de butyrate produites.

 

PARTENAIRES

 Avenord, Milk Bar, Université de Montréal.