Production laitière bovine
Impact de la variation des teneurs en énergie et en protéines de la luzerne sur la synthèse de protéines microbiennes chez la vache laitière
- Période: 2021-01-01
Titulaire
Charbonneau, Édith Université Laval
Informations complémentaires
Étudiants à la maîtrise : Audrey-Anne Poulin (Université Laval)
Numéro de projet : 2122-BL-459
Présentation du projet
OBJECTIF
Évalué les effets d'une amélioration du ratio glucides non fibreux /protéine brute de la luzerne sur les attributs de dégradation ruminale in vitro
RÉSUMÉ
Les protéines du fourrage de luzerne sont très dégradables dans le rumen de la vache. Pour utiliser cet azote, les microbes du rumen doivent disposer d’une source d’énergie rapidement fermentescible, principalement sous forme de sucres solubles, d'amidon et de pectine que l’on nomme les glucides non fibreux (GNF). Lors d’un déséquilibre entre la dégradabilité de la protéine et cette énergie, une proportion importante d'N se retrouve sous forme d'ammoniac (NH3) dans le rumen et peut être perdue dans l'environnement. Dans cette étude nous avons évalué les effets d'une amélioration du ratio GNF/PB de la luzerne sur les attributs de dégradation ruminale in vitro. Dix-huit fourrages de luzerne ayant un ratio GNF/PB moyen de 1,4 (Ratio -) et 18 autres avec un ratio moyen de 2,6 (Ratio +) ont été produits. Ces plants ont été cultivés en serre, récoltés au stade début floraison, et avaient des teneurs similaires en fibres insolubles au détergent neutre (aNDF = 340 g/kg MS). Les 36 fourrages de luzerne contrastés pour leur ratio GNF/PB ont été comparés dans un dispositif en blocs complets aléatoires lors de 6 incubations in vitro de 24 heures visant à simuler la dégradation ruminale à l’aide du système de production de gaz ANKOMRF . Les résultats concernant la dégradabilité apparente de la matière sèche, la production totale de gaz après 24 heures et la production d’acides gras volatils totaux indiquent une meilleure utilisation in vitro des nutriments lorsque les luzernes à Ratio + étaient incubées plutôt que celles à Ratio -. De fait, la dégradabilité apparente de la matière sèche était de 57 % pour le Ratio + comparativement à 54 % pour le Ratio -. La production totale de gaz après 24 h et la production totale d’acides gras volatils étaient de 263 mL et 47,9 mM et à 228 mL et 42,2 mM, respectivement, pour le Ratio + et le Ratio -. De plus, la production de NH3 dans le liquide ruminal lors de l’incubation des fourrages de luzerne à Ratio + a été moindre pour les fourrages à ratio + (6,4 vs 12,0 mM). De fait, une meilleure efficacité d’utilisation de l’N par les bactéries (g N microbien/100 g N incubé) a été observée avec les fourrages à Ratio + (69 %) plutôt qu’à Ratio - (56 %). Ainsi, notre expérience in vitro montre qu’une amélioration du ratio entre l’énergie rapidement fermentescible et la PB de la luzerne, obtenue par à une augmentation des GNF et par une diminution concomitante de la teneur en PB, accroit l’efficacité d’utilisation de l’N par les microbes du rumen et pourrait potentiellement réduire les rejets d’azote dans l’environnement.
PARTENAIRES
CRSAD, AAC.
Cette recherche est financée par une contribution de la Grappe de recherche laitière 3 (Les Producteurs laitiers du Canada et Agriculture et agroalimentaire Canada) dans le cadre du programme Agri-science du Partenariat canadien pour l’agriculture