Production avicole

OBJECTIF

Comprendre l’effet de la réduction de la protéine et de la balance électrolytique sur la digestibilité de l’énergie pour comprendre l’augmentation de l’engraissement. Déterminer comment la protéine et la balance électrolytique affecte la consommation et l’excrétion d’eau et d’azote.

RÉSUMÉ

La réduction des protéines brutes (PB) alimentaires a le potentiel de réduire les impacts environnementaux de la production de volailles en réduisant l’excrétion azoté et l’humidité des litières. Cependant, de nombreuses études ont fait état d'une augmentation du dépôt de tissus adipeux. Cela suggère que la teneur en PB pourrait avoir un impact sur le métabolisme énergétique. En parallèle, la baisse de PB réalisée par une baisse de tourteau de soya, riche en potassium (K), entraine une baisse du bilan électrolytique (BE). L'objectif de ce projet était donc d'étudier l'effet de différentes stratégies de réduction de la teneur en PB sur l'énergie métabolisable apparente (AME), la rétention d'azote (N), l'AME corrigée pour une rétention nulle d'azote (AMEn), la consommation et l’excrétion d’eau. Pour ce faire, trois traitements expérimentaux ont été testés : un régime témoin (C ; PB = 20,5 % ; BE = 224 mE/kg), un régime pauvre en PB (LCP ; CP = 17,5 % ; BE = 145 mE/kg) et un régime pauvre en PB supplémenté en carbonate de K (LCP+K ; CP = 17. 7%) pour amener le BE au niveau du C. Les trois régimes étaient iso énergétiques (AMEn = 3050 kcal) et SID lysine (9.5 g/kg). Des acides aminés (AA) libres ont été utilisés pour combler les besoins en AA essentiels. À l'âge de 20 jrs, 72 poulets ont été répartis au hasard dans 18 cages de 4 oiseaux chacune. Après 7 jrs d'adaptation aux régimes expérimentaux, l’excrétion et la consommation d'aliments ont été mesurées quotidiennement par cage pendant 3 jrs et un échantillon représentatif d'excréments a été prélevé. Par rapport au contrôle, la consommation d'eau a diminué de 31 % pour le LCP (P<0,01) et numériquement de 10 % pour le LCP+K (P=0,438), la teneur en matière sèche des excréments n'a augmenté que pour le traitement LCP (26 % ; P<0,001). La diminution de la teneur en CP a réduit l'excrétion d'azote de 34 % (P<0,001) et de 30 % (P<0,001) dans le LCP et le LCP+K respectivement. Par rapport à C, l'AME a augmenté de 110 kcal/kg pour LCP (+3,5% ; P<0,01) et de 131 kcal/kg pour LCP+K (+4,1% ; P<0,001) alors que l'AME de LCP et de LCP+K était similaire. Ceci indique que le BE n'a pas affecté la digestibilité de l'énergie. Par rapport à C l'efficacité de la rétention azotée a augmenté pour LCP (6% ; P<0,05) et LCP+K (11% ; P<0,001). La teneur en AMEn est augmentée de 199 kcal/kg pour le LCP (P<0,001) et de 145 kcal/kg pour le LCP+K (P<0,001). Les résultats obtenus pour l'AMEn ont été comparés à des valeurs énergétiques de matières premières issues de la littérature pour tester l'hypothèse d'une erreur lors de la formulation des aliments. Les valeurs observées sont plus élevées (+70 kcal) que l’écart maximum explicable par la formulation. Cela indique que la réduction de la teneur en PB a augmenté la digestibilité de l'énergie et peut être donc responsable de l'engraissement de la carcasse.

APPLICATIONS ATTENDUES

Proposition de modulation de la teneur en Pb et en K pour réduire l’humidité des litières. Premières hypothèses pour comprendre l’effet de la Pb sur l’engraissement.

PARTENAIRE

CRSAD.