Apiculture

Recherche de gradients d'exposition à certains polluants atmosphériques par la biosurveillance de l'abeille comme indicateur d'inégalités socio-environnementales entre différents quartiers de la ville de Québec (1920-AP-389)


  • Période: 2019-01-01

Titulaire

Goupil-Sormany, Isabelle

 

Présentation du projet

Objectif du projet

  1. Étudier la variabilité des concentrations de métaux et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les tissus des abeilles, entre les ruches localisées à différents endroits sur le territoire de la région de Québec.
  2. Comparer la variabilité des données de l’abeille aux données des stations d’échantillonnage du RSQAE pour les métaux
    Évaluer les associations entre les concentrations des contaminants sélectionnés dans les ruches et l’indice de défavorisation, qui découle de l’emplacement des ruches.

 

Résumé


Les abeilles ont été largement utilisées en Europe comme bio-indicateurs environnementaux pour les métaux lourds et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Cependant, leur potentiel en Amérique du Nord a été mal exploré, en particulier dans les villes à faible niveau de pollution. De nombreux citoyens sont préoccupés par la qualité de l'air, principalement en ce qui concerne les gradients d'exposition et la pollution industrielle. Ainsi, le but de cette étude était d'évaluer l'utilisation des abeilles comme bio-indicateurs pour mesurer les métaux lourds et les HAP à Québec et comment cette utilisation pourrait être complémentaire aux analyses des stations d'échantillonnage physicochimiques atmosphériques. Nous avons échantillonné des abeilles sur une période de cinq mois (mai à septembre) à six endroits répartis dans deux zones urbaines caractérisées par leur élévation et leur niveau social (Basse-Ville socialement défavorisée et Haute-Ville socialement favorisée) et deux zones rurales contrôlées. Six HAP ont été analysés par chromatographie liquide ultra-performante, tandis que quatre métaux lourds ont été analysés par spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif. Des différences significatives ont été détectées entre les périodes d'échantillonnage des métaux lourds et des HAP entre les environnements ruraux et urbains, mais également entre les deux zones urbaines. Néanmoins, à l'exception de l'arsenic, nous n'avons pas détecté de gradient d'exposition aux polluants mesurés. À notre connaissance, il s'agit de la première étude nord-américaine évaluant l'utilisation potentielle des abeilles comme bio-indicateurs environnementaux pour les HAP et les métaux lourds dans une perspective sociale. Nos résultats démontrent que l’utilisation des abeilles offre une sensibilité suffisante pour détecter les HAP et les métaux lourds dans l'environnement, et révèlent une possible hétérogénéité de la pollution au sein de la ville de Québec.

 

Applications attendues


Dans une perspective sociale, les données de bio-surveillance des abeilles peuvent fournir des informations intéressantes sur les niveaux de pollution à plus petite échelle et peuvent donc être utiles pour mettre en œuvre des actions visant à améliorer l'environnement dans des zones urbaines socialement distinctes.

 

 

Collaborateurs

Goupil-Sormany, Isabelle Titulaire
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