Apiculture

Méthodes alternatives de contrôle des populations de Varroa destructor et d'Acarapis woodi dans les ruches du Québec en minimisant l'utilisation d'insecticides de synthèse (89-2005)


  • Période: 2005-01-01

Titulaire

Giovenazzo, Pierre Université Laval

 

Informations complémentaires

Partenaires de recherche et de financement: FMV Université de Montréal, FAQ, CDAQ, MAPAQ (PAFAPD), CRSAD

Présentation du projet

But: Contrôler les populations de Varroa destructor et d'Acarapis woodi dans les ruches du Québec en minimisant l'utilisation d'insecticides de synthèse. Le projet vise spécifiquement la mise en place d'une stratégie de lutte intégrée.

Contexte: Les années 2002 et 2003 resteront mémorables dans l'histoire de l'apiculture québécoise puisque près de la moitié des 35 000 ruches y auront été détruites à cause de la varroase. Ce problème est survenu suite à l'apparition de la résistance au fluvalinate qui était le seul produit homologué pour contrôler cette parasitose. L'utilisation d'une approche de lutte intégrée en utilisant des traitements alternatifs sans l'utilisation d'insecticides de synthèse ou différentes approches biotechniques sont évaluées dans le but de contrôler adéquatement les populations d'acariens au sein des ruches et d'éviter de contaminer les produits de la ruches avec des insecticides. Ce projet de recherche se réalisera sur une période de deux ans. Il comprend huit protocoles expérimentaux qui se dérouleront simultanément dans deux régions de la province. Les ruches utilisées appartiennent à des apiculteurs de la région montérégienne ou au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault.

L'objectif principal de ce projet de recherche était d'arriver à proposer une stratégie de lutte intégrée efficace contre la varroase dans les ruchers du Québec en utilisant des pesticides d'origine organique. L'ensemble des protocoles expérimentaux réalisés avait donc pour buts de vérifier l'efficacité de différents traitements organiques (thymol, acides formique et oxalique ainsi que la poudre de sucrose) et de tester leur application à différentes dates durant la saison apicole. Les traitements de printemps avec les acides organiques (formique et oxalique) offrent à l'apiculteur la possibilité de réaliser un certain niveau de contrôle des populations de varroas dans ses colonies. Par contre, l'efficacité est faible (plus faible avec l'acide oxalique comparativement à l'acide formique) et il y a un danger de produire un impact sur le développement des colonies (surtout avec l'acide formique). L'utilisation de ces acides au printemps n'a pas donnée de résidus dans le premier miel récolté au cours de la saison. Les traitements d'été peuvent réalisés à la fin du mois de juillet/début août, car à cette période de l'été, il y a un ralentissement important de la miellée. Les traitements à l'acide formique (Mitewipe) avec plusieurs répétitions offrent à l'apiculteur la possibilité de réduire les populations de varroas dans ses colonies l'été. Par contre, ces traitements laisseront des traces d'acides dans le miel récolté en fin de saison. Les traitements avec l'acide oxalique et la poudre du sucrose sont peu ou pas efficaces en été. L'automne est la période qui permet à l'apiculteur de réaliser un traitement efficace contre la varroase. Un premier traitement en septembre dot être appliqué et les produits testés les plus efficaces sont le Thymovar® (deux applications) et le MiteAway2®. Lorsque ces deux types de traitements sont combinés avec un traitement à l'acide oxalique en fin d'automne (juste avant l'hivernage et lorsque le couvain est plus rare) l'efficacité peut atteindre 95 %. avec ce niveau d'efficacité les traitements de printemps ne sont plus nécessaires. Et il est fort possible que les traitements d'été ne soient pas nécessaires également. L'apiculteur doit donc viser la réussite des traitement d'automne. Les colonies traitées à l'acide oxalique en fin d'automne combinés avec le Thymovar® ou le MiteAway2® étaient plus faibles à leur sortie de l'hiver lorsque comparées aux colonies témoins traitées avec le pesticide de synthèse (coumaphos: CheckMite®). Cet impact négatif de l'acide oxalique sur le développement des colonies après l'hivernage est plus important avec le traitement à l'acide oxalique par sublimation thermique. Nous avons testé deux combinaisons de traitements de printemps, été et automne pour lutter contre la varroase. Nos travaux montrent qu'il est possible de contrôler efficacement la varroase dans les ruchers du Québec en utilisant les produits organiques et en suivant les seuils d'intervention proposés. L'apiculteur doit effectuer des dépistages réguliers dans ses ruchers (printemps, été et automne). L'utilisation d'acide formique (Mitewipe) au printemps et en été est une option de traitement valable pour l'apiculteur lorsque la chute de varroas dépasse les seuils d'intervention proposés. Deux traitements principaux avec des produits commerciaux sont proposés à la fin de l'été: le MiteAway2® et le Thymovar®. Ces traitements principaux doivent être combinés à l'acide oxalique appliqué à la fin de l'automne (période avec peu ou pas de couvain) par la méthode d'égouttement de préférence.

Nos travaux n'ont pas montré d'impact de tous les produits testé sur l'acarien Acarapis woodi. Les niveaux d'infestation que nous avons mesurés dans les échantillons d'abeilles prélevés dans les colonies expérimentales étaient faibles et variables. Selon nos observations, la virulence de ce parasite ne pose pas un problème immédiat dans nos ruchers.

Collaborateurs

Giovenazzo, Pierre Université Laval Titulaire
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