Apiculture

Phytoprotection dans les cannebergières et protection des abeilles (Apis mellifera) (10-AP-192)


  • Période: 2010-01-01 2013-01-01

 

Informations complémentaires

Partenaires: CDAQ, FAQ, APCQ, Dow Agrosciences, CETAQ.

Présentation du projet

Les objectifs de cette étude étaient de développer des méthodes d’utilisation des produits phytosanitaires contre les principaux ravageurs de la canneberge qui seraient plus sécuritaires pour les abeilles et autres pollinisateurs et, d’estimer la distance de dérive des pesticides selon différentes stratégies d’épandage à grande échelle (hauteur des buses et type de buses) dans le but de prévoir une distance sécuritaire de positionnement des ruches sur le bord des champs. L’expérimentation a été réalisée en cage (N=40) et en champs (16 tentes-abris) afin de s’assurer du butinage exclusif de fleurs issues de plants ayant reçu des traitements à dose recommandée du pesticide à l’essai. En regard de leur toxicité, l’impact de quatre pesticides soit : l’Entrust, le Diazinon et deux autres nouveaux produits (l’Altacor et le Delegate) sur la mortalité et la santé de l’abeille ont été évalués. Les résultats obtenus montrent que la mortalité des abeilles butinant les fleurs après les traitements n’était pas significativement plus élevée que celle observée dans les tentes-abris témoins. Ces résultats ne confirment pas ce qui a été observé en cage. Toutefois, seules les abeilles mortes sur les draps disposés devant les ruchettes ont été dénombrées. Il se pourrait que des butineuses soient mortes ailleurs dans l’espace de confinement. Il aurait alors été difficile de retrouver ces abeilles mortes dans la végétation. L‘évaluation de la population d’abeilles vivantes dans les colonies vient appuyer cette hypothèse puisque moins d’abeilles vivantes ont été retrouvées dans les colonies après les traitements à l’Entrust, peu importe la dose. Toutefois, l’augmentation de la population d’abeilles ne différait pas significativement entre les colonies disposées dans les tentes-abris ayant reçu l’Entrust, puis ayant été rincées à l’aube et les colonies des sites témoins. Ces résultats confirment les résultats obtenus en cage et laissent supposer que le rinçage de l’Entrust diminuerait la toxicité du traitement pour les abeilles. Il faut cependant s’assurer que cette pratique ne compromet pas la phytoprotection.

Les tests sur les nouveaux produits homologués suggèrent que le pesticide qui semble le plus sécuritaire pour l’abeille est l’Altacor. Ce pesticide a causé le moins de mortalité par contact pour l’abeille. Ceci confirme les résultats des essais en cage où l’Altacor n’avait pas causé de mortalité ni par ingestion ni par contact, à des doses recommandées au champ.

L’utilisation des buses antidérives, à une hauteur de 50 cm, a réduit à moins de 5 % la surface de recouvrement de la dérive, à une distance de 5 mètres, et ce dans la direction sous le vent. Ce résultat est celui qui causait donc une distance de dérive la plus courte et la moins étendue parmi les conditions testées. Toutefois, selon nos résultats, ce n’est qu’à 10 mètres de distance du bord du champ que la dérive baisse significativement.

APPLICATION POSSIBLE POUR L’INDUSTRIE

Les résultats de ce projet permettront aux apiculteurs de mieux positionner leur rucher au sein d’une cannebergière, pour éviter des pertes par empoisonnement suite à des épandages et/ou à la dérive de produits chimiques. Ils permettront aussi aux conseillers agricoles de la culture de la canneberge, de recommander des méthodes d’intervention qui sont plus sécuritaires pour les abeilles. Ce projet a permis aussi d’identifier des insecticides, ainsi que leur mode d’application, qui pourrait être plus sécuritaire pour les abeilles, tout en assurant une bonne phytoprotection de la culture.

Collaborateurs

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